Historique du Taï Chi Chuan
Le Tai Chi Chuan est une pratique chinoise très ancienne dont les racines sont profondément ancrées dans cette culture. A la fois gestuelle de santé et approche de la personne, elle est difficilement classable dans nos schémas habituels. De tous temps, la culture chinoise a privilégié le développement des relations entre les divers aspects de la personne plutôt que de considérer une séparation entre corps et esprit à cultiver chacun de son côté.
Pratiquement, cela a abouti à de nombreuses pratiques « psycho-corporelles ». Les plus populaires, connues sous le nom de Qi Gong, elles sont ce que l’on pourrait traduire tout simplement par gymnastique! avec bien sûr des caractères particuliers liés à la vision chinoise de l’homme.
Les arts martiaux, venus d’Inde se sont aussi rapidement implantés sur ce terrain propice. Certains moines taoïstes ont de leur côté développé des techniques de souffle (respiration) dites « internes ».
La synthèse de ces trois courants au 17° siècle a abouti au Tai Chi Chuan. Dans sa forme aboutie, il s’agit d’un corps de mouvements très spécifiques et très précis. Cette précision est nécessaire à la cohérence avec la physiologie des personnes, le développement de leurs aptitudes et avec les finesses martiales…
Ce corps de mouvements comporte :
- Une forme à main nue (traditionnellement 108 mouvements se succédant dans un ordre immuable et « mimant » un combat au ralenti).
- Une forme avec partenaire.
- Des pratiques avec armes (épée, sabre, bâton, éventail)
- Des pratiques a deux (poussées de mains)
- Des exercices de Qi Gong.
Le Tai Chi Chuan s’est développé au sein de l’école Chen au début, puis, de l’école Yang, du nom des familles transmettant la technique (la transmission traditionnelle se fait au travers de ces généalogies, au sens large du terme.
C’est Yang Chen Fu, il y a 50 ans qui a le plus contribué, par la qualité de sa technique comme par l’ouverture de son enseignement au public, au développement actuel du Tai Chi Chuan. L’émigration chinoise et les progrès de la communication dans le monde ont fait le reste. Cette diffusion importante est donc a la fois une chance pour tous et un risque, car la diffusion ne s’est pas faite sans une certaine dispersion du savoir. D’autant que l’étrangeté à nos cultures de cette pratique a été de pair avec des pratiques illusoires ou folkloriques de la part de nombreux enseignants improvisés…
Ainsi les formes (nombre et aspect des mouvements) ont de nombreuses variantes, au gré de la qualité et de la patience des apprenants devenus professants…