Historique
D’après le livre « l’esprit Bushido » de M. Françis Didier
- kara = main vide ou espace
- te = main
- do = voie ou chemin
Sens physique : La main vide, dénudée d’armes
Sens spirituel : La main ou voyage dans le vide, l’espace
Nous sommes passés du moyen âge à l’an deux mille. Nous avons eu nos chevaliers qui connaissaient fort bien l’art du combat et surtout le code de l’honneur. Il nous est possible d’étudier leur histoire, leurs batailles, mais nous ne pouvons plus ressentir leur mode de pensée ni même comprendre leur code de l’honneur. Les dates de l’histoire nous restent, mais la sensation de leur mental nous a échappé.
Le Japon fut ouvert au monde Occidental aux environs des années 1865. Alors que nous étions sur la voie de la mécanisation, le peuple NIPPON vivait encore avec ses SHOGUNS, ses SAMOURAIS qui avaient eux aussi leur code, le BUSHIDO. Il était semblable à celui de nos chevaliers, lui non plus n’était pas écrit. Cette loi de l’esprit qui règne entre les hommes de l’Arts Martial nous pouvons, par le chemin du KARATE, en rechercher et en retrouver l’essence disparue.
Le karaté est un mélange de boxe chinoise et de techniques de JUTSU des samouraïs. Le IAI (sabre) lui donna l’art, la distance, la rectitude et l’éthique.
L’art du Kempo existe depuis 4000 ans. On a trouvé en Chine des inscriptions et des dessins sur les pierres tombales. Ce langage écrit, semblable à celui des hiéroglyphes, transmettait sur la pierre les récits de batailles ou l’Art du combat singulier.
Dans les katas supérieurs, on peut constater qu’il existe beaucoup de techniques sur les attaques de bâton. Le KARATE fut donc étudier à Okinawa en même temps que les techniques de BO (bâton). Deux styles principaux existaient à cette époque : le NAKIGIN-BO et le TSUKEN-BO.
Les premiers récits sur les îles RYU-KYU furent faits par un capitaine anglais nommé BASIL HALL. En 1818, il éditait « Voyage et découverte de la côte ouest coréenne et des îles RYU-KYU ».
Les premiers japonais qui amenèrent le Karaté en France étaient du style Shotokan. C’est pourquoi l’idée a été longtemps répandue que le fondateur du karaté était maître FUNAKOSHI Gishin. Son portrait était accrochait au mur de tous les dojos de France. En fait, Funakoshi imprégna le karaté de l’éthique japonaise, celle de l’esprit Samouraïs. Il reprenait les idées d’enseignement des anciens : pratiquer la culture sous toutes ses formes en même temps que l’art guerrier. Il fut également le premier à traduire du chinois en japonais tous les écrits concernant l’Okinawaté.
Ce n’est que très tard qu’il baptisa cette méthode KARATE : il fut l’inventeur du nom « KARATE » mais pas de la technique. C’est JIGORO KANO, fondateur du Judo, qui aida Funakoshi à s’installer au Japon.
Le nom de SHOTOKAN veut dire « la maison de SHOTO ». C’était un diminutif du quartier de Funakoshi Gishin. OTSUKA ne venait pas directement de la technique du karaté, il avait précédemment pratiqué le JU-JITSU. Sa séparation d’avec Funakoshi était due à une pensée différente sur la pratique de cet art. Otsuka préférait la pratique des combats plutôt que l’éthique et la pratique des katas. Funakoshi, lui, préconisait de ne jamais pratiquer l’affrontement.
Dans l’île d’Okinawa, il y avait deux styles différents, le NAHATE et le SHURITE, qui étaient en fait les noms de deux villes. De ces deux tendances découla la méthode GOJU RYU par les maîtres MIYAGI et IGAONA du Nahate, et les styles tels que SHITO RYU et SHOTOKAN du Shurite. Ce sont les hommes qui par la suite semèrent le trouble entre les différentes écoles. Chaque style se regroupa dans une fédération et chacune d’elle essaya de rassembler sous bannière le plus de pratiquants, ce qui provoqua une dissension entre les différents styles.
En fait, le maître Funakoshi avait débuté le karaté à l’âge de 11 ans avec le maître AZATO. Ce n’est que plus tard qu’il rejoignit maître Itotsu. Il y rencontra Kenwa Mabuni, fondateur du Shito Ryu, et devinrent d’excellents amis. Maître Funakoshi s’installa à Tokyo et maître Mabuni à Osaka. Ils entretinrent leur amitié jusqu’à la fin. Le fils de maître Mabuni a conservé de nombreuses lettres de leurs entretiens dans lesquelles ils échangeaient leurs nouvelles découvertes dans le karaté. C’est en raison de leur situation géographique respective que, de nos jours, le style Shotokan et le Wado Ryu sont les plus développés dans le nord du Japon, le Shito Ryu et le Goju Ryu plus répandus dans le sud.